NOTES
Boileau, Epitres, Epitre VII, A Racine :
[…]
Avant qu’un peu de terre, obtenu par prière,
Pour jamais sous la tombe eût enfermé Molière,
Mille de ces beaux traits, aujourd’hui si vantés,
Furent des sots esprits à nos yeux rebutés.
L’ignorance et l’erreur à ses naissantes pièces,
En habits de marquis, en robes de comtesses,
Venaient pour diffamer son chef-d’œuvre nouveau,
Et secouaient la tête à l’endroit le plus beau.
[…]
Chateaubriand aussi (ouvrage cité, p. 234) cite ces vers, dans un contexte comparable: « Dans le précis historique de Witheloke, contemporain du chantre du Paradis perdu, on lit: " Un certain aveugle , nommé Milton, secrétaire du parlement pour les dépêches latines." Molière, l'histrion, jouait son Pourceaugnac , de même que Shakespeare, le bateleur, grimaçait son Falstaff. Camarade du pauvre Mondorge, l'auteur du Tartufe avait changé son illustre nom de Poquelin pour le nom obscur de Molière, afin de ne pas déshonorer son père le tapissier.
Avant qu'un peu de terre obtenu par prière
Pour jamais sous la tombe eût enfermé Molière,
Mille de ses beaux traits, aujourd'hui si vantés,
Furent des sots esprits à nos yeux rebutés.
Ainsi ces voyageurs voilés qui viennent de fois à autre s'asseoir à notre table, sont traités par nous en hôtes vulgaires; nous ignorons leur nature immortelle jusqu'au jour de leur disparition. En quittant la terre ils se transfigurent et nous disent , comme l'envoyé du ciel à Tobie: " Je suis l'un des Sept qui sommes présens devant le Seigneur." »